Historique de l’orchestre 

La vision d’un territoire : une musique qui nous ressemble !

L’Orchestre symphonique de Gatineau (OSG) est né d’un élan de passion, de résilience et d’une vision pour la musique symphonique en Outaouais. À la suite de la dissolution de l’Orchestre des concerts symphoniques de Gatineau, auparavant l’Orchestre de chambre de Hull, en février 2006, un vide artistique s’est creusé dans le paysage musical régional. C’est dans ce contexte qu’Yves Léveillé, musicien, pédagogue et chef d’orchestre bien connu du milieu, décide de prendre l’initiative de rebâtir une institution symphonique digne de la région. Rapidement, des démarches sont entreprises auprès de la Ville de Gatineau et de la Maison de la culture afin d’explorer des pistes de réalisation.

Grâce à l’appui de plusieurs intervenants municipaux sensibles à l’importance d’un orchestre symphonique dans la ville, et au dévouement de personnes clés du milieu des arts, de la culture, des lettres et du patrimoine, un projet ambitieux voit le jour : celui de créer un orchestre enraciné dans sa communauté, composé de musiciens professionnels de la région, et proposant annuellement une saison de concerts à la Salle Odyssée.

Très tôt, la vision d’un orchestre en Outaouais reçoit un accueil favorable, tant de la part des instances culturelles municipales que des partenaires du milieu artistique et philanthropique. L’idée séduit : créer un ensemble audacieux, rassembleur, offrant une programmation annuelle de haut niveau et contribuant pleinement à l’enrichissement du tissu culturel de Gatineau.

Un soutien financier municipal structurant est accordé, et des appuis privés significatifs permettent de lancer l’aventure sur des bases solides. Porté par une volonté commune, ce projet artistique s’appuie dès le départ sur une vision forte de rayonnement régional, d’accessibilité et d’excellence — et sur la conviction profonde qu’un orchestre peut devenir un moteur culturel et identitaire pour toute une communauté.

Autour d’Yves Léveillé se forme alors un comité fondateur composé d’acteurs influents issus des milieux culturel, politique, financier et entrepreneurial. Tous partagent une même conviction : celle de faire naître un orchestre symphonique professionnel à Gatineau, la quatrième plus grande ville du Québec. Parmi eux, des forces vives s’engagent pleinement, tant sur le plan stratégique que logistique et financier, permettant au projet de prendre forme concrètement. Peu avant le tout premier concert, la direction générale de l’OSG est confiée à Yves Marchand, qui assumera cette fonction, ainsi que le développement stratégique et le volet marketing, pendant plus de 18 ans.

C’est à l’automne 2007 que l’Orchestre symphonique de Gatineau présente sa première saison, sous la direction artistique et musicale de son fondateur Yves Léveillé. La réponse du public est immédiate : plus de 400 abonnés, une salle comble à chaque représentation, et l’émergence d’un fort sentiment d’appartenance entre la population gatinoise et sa nouvelle institution musicale.

Depuis sa fondation, l’OSG n’a cessé de grandir, se réinventant avec audace et fidélité à sa mission fondatrice. Saison après saison, il a su conjuguer les chefs-d’œuvre du grand répertoire symphonique – de Bach à Wagner, en passant par Vivaldi, Mozart, Beethoven, Chopin, Rossini, Schubert, Berlioz, Brahms, Tchaïkovski, Rachmaninov, Moussorgski, Chostakovitch, Sibelius, Dvořák, Strauss, Rodrigo, Ravel, Gershwin, Bernstein – jusqu’à la magie évocatrice de Disney et aux créations contemporaines. Toujours animé du même élan : l’excellence, la pluralité des styles et l’accessibilité pour tous.

L’OSG a embrassé avec panache l’opéra, en présentant Carmen, La Traviata, Don Giovanni, Les Noces de Figaro ou encore La Belle Hélène, tout en livrant des relectures mémorables du Requiem de Mozart, du Messie de Haendel – offert en première en français – ou encore de la Symphonie fantastique de Berlioz, du Carmina Burana de Carl Orff, du Requiem de Brahms et de la Neuvième de Beethoven.

Mais l’OSG, ce n’est pas qu’un temple du grand répertoire classique : c’est un orchestre vivant, ancré dans sa communauté, résolument tourné vers l’inclusion et la diversité des formes musicales. Il a fait vibrer le public avec des concerts thématiques consacrés à la chanson française (Merci Serge Reggiani, Hommage à Félix Leclerc, Claude Léveillée, Michel Legrand), aux classiques de Broadway et à Louis Armstrong, tout en marquant un arrêt sur la musique de film avec Ennio Morricone.

L’OSG, c’est aussi la musique du monde et le croisement des genres avec Couleurs flamenco, Danses Européennes, Tsars de Russie ainsi que Queen, The Beatles, Pink Floyd dans Rock symphonique, ou encore Harmonium, Offenbach et Genesis symphonique.

Les plus grands interprètes d’ici ont aussi marqué ses saisons : Alain Lefebvre, Isabelle Boulay, Charles-Richard Hamelin, Marie-Denise Pelletier, Daniel Taylor, Florence K, Laura St.John, Bruno Pelletier, Marie-Josée Lord, Patrick Norman, Natalie Choquette, Luc DeLaRochellière, Laurence Jalbert, Gino Quilico, Quartango, Marc Hervieux, Alexandre Da Costa, etc.  – autant d’artistes qui ont fait rayonner l’orchestre sur scène et dans des projets vibrants d’humanité.

Engagé aussi dans la sensibilisation musicale, l’OSG a su créer des ponts intergénérationnels grâce à ses tournées scolaires : Rock symphonique puis une programmation familiale d’un Casse-Noisette sublimé par la narration chaleureuse de Marcel Sabourin… ou encore, la tournée du projet Félix dans les parcs, où l’orchestre est allé à la rencontre des citoyennes et citoyens dans leurs milieux de vie, offrant la musique symphonique au grand air, dans un esprit de proximité et de partage.

Au cours de ses 19 années d’existence, l’OSG est porté par une histoire déjà riche, forgée par des saisons vibrantes, des projets audacieux et une communauté passionnée qui a su soutenir son identité forte et singulière. Animé par une quête constante d’excellence artistique, il s’est affirmé non seulement comme un pilier culturel, mais aussi comme un véritable acteur économique régional. À ce titre, notons que chaque production engage un vaste écosystème de professionnels : musiciens, choristes, chefs, artistes, solistes, créateurs, techniciens, artisans de scène, administrateurs, éducateurs, fournisseurs – tous liés par cette dynamique qui conjugue art, métier et vitalité locale.

Loin d’être un simple vecteur de musique savante réservé à une élite, l’OSG s’est imposé comme un véritable instrument polyvalent, capable d’explorer une vaste palette sonore, émotionnelle et culturelle. Par sa programmation éclectique, son audace artistique et son ancrage local, il est devenu un symbole d’ouverture, de créativité et de rassemblement.

Il incarne aujourd’hui, avec éclat, les idéaux portés dès sa fondation : faire de la musique un bien commun, un art vivant, au cœur d’une communauté fière, curieuse et vibrante.

Porté par cette riche histoire, depuis janvier 2025, Steeve Michaud – artiste, producteur et gestionnaire bien établi dans la région – assume maintenant la direction générale de l’OSG qui est plus que jamais un souffle vivant au cœur de l’Outaouais, un lien entre les générations ainsi qu’une source intarissable d’émerveillement et d’espoir. À travers ses notes, l’Orchestre symphonique de Gatineau raconte non seulement le passé, mais aussi l’invisible promesse de lendemains vibrants, où la musique, telle une langue universelle, continue d’unir, d’élever et d’inspirer.

Aux racines de l’Orchestre symphonique de Gatineau

L’histoire de l’Orchestre symphonique de Gatineau (OSG) puise ses racines dans l’aventure de l’Orchestre de chambre de Hull, formation fondée et dirigée de 1983 à 1988 par Yvon Pépin. Ce musicien et pédagogue visionnaire a su bâtir une formation orchestrale reconnue, composée d’une vingtaine de musiciens à cordes et d’une dizaine d’instrumentistes à vent. Sous sa direction, l’orchestre s’est fait entendre au-delà des salles de concerts, grâce à de nombreuses diffusions à la radio et à la télévision locales, notamment par la Société Radio-Canada.

Fidèle à son ancrage régional, l’orchestre d’Yvon Pépin a tissé des liens étroits avec les conservatoires de la région, offrant à leurs élèves l’occasion de se produire comme solistes. Il a également créé un chœur d’envergure, renforçant ainsi la richesse et la diversité des prestations.

Par son leadership, Yvon Pépin a joué un rôle fondamental dans la naissance et la structuration de cette formation, qui a largement contribué à l’essor et à la vitalité musicale de Gatineau et de l’Outaouais. Durant cette période, il a été dirigé successivement par Yvon Pépin (directeur fondateur, dès 1983), Paul André Boivin, qui l’a repris en 1988, puis Louis Lavigueur à partir de 1990.

Cette expérience a contribué à poser les premières pierres d’un projet orchestral ambitieux, porteur d’une mission culturelle aujourd’hui incarnée avec effervescence, vigueur et fierté par l’OSG.